- enjôleur
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• 1585; de enjôler♦ Personne habile à enjôler les autres. ⇒ ensorceleur, séducteur , trompeur. « tes paroles d'enjôleuse » ( Balzac).♢ Adj. Charmeur, séduisant. Un sourire enjôleur.Synonymes :- cajoleur- charmeur- séducteurContraires :- revêcheenjôleur, eusen. et adj.d1./d n. Personne qui enjôle.d2./d adj. Charmeur, séducteur.⇒ENJÔLEUR, EUSE, subst.Personne experte dans l'art de séduire, qui cherche à tromper par des paroles flatteuses, des promesses ou des manières affables. Vous êtes un enjôleur. Je lis dans votre jeu, je vois bien que vous voulez m'endormir, avec vos paroles sucrées (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1259). Cet enjôleur, ce petit rusé, aux manières douces et caressantes (ROLLAND, Beeth., t. 1, 1937, p. 82) :• 1. Tout le monde n'est pas si mauvais qu'on le croit, je m'en suis aperçue, et on se trompe sur le compte des gens. Je me suis bien trompée sur toi aussi, avec toutes tes belles paroles que tu voudrais bien ne plus le faire, enjôleur, je ne me doutais pas que c'était des menteries. Mais maintenant je l'ai bien vu, pour mon malheur.GENEVOIX, Raboliot, 1925, p. 334.— Emploi adj. [Gén. appliqué à un attribut de la pers.] Qui attire par son côté séduisant, engageant. Air, regard, sourire enjôleur; voix enjôleuse; manières, paroles enjôleuses. Quelque aventurière aux regards enjôleurs et aux mines effrontément ensorcelantes (THEURIET, Mariage Gérard, 1875, p. 187). Il me décochait des sourires enjôleurs (BEAUVOIR, Mém. j. fille, 1958, p. 231) :• 2. Isabelle est venue le relancer cinq fois, dix fois, en pleurant; en prenant ses airs câlins, enjôleurs, ses façons de vous dire avec ses yeux : « Tu sais, pour ta peine, bien que ça ne se fasse pas entre frère et sœur... Enfin ce sera comme tu voudras... »ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, Verdun, 1938, p. 250.♦ P. méton. [Appliqué à un inanimé concr.] Et voici que, traînant leur guitare enjôleuse, Deux graves mendiants (...) Implorent (NOAILLES, Forces étern., 1920, p. 377).Prononc. et Orth. :[
], fém. [-ø:z]. Ds Ac. 1694-1932. Ac. 1878 admet, en outre, engeoleur, jugé vieilli par DG et contraire au bon usage par FÉR. Crit. t. 2 1787. Cette graph. rattache visuellement le mot à geôle. Étymol. et Hist. 1585 (DAMPMARTIN, Merv., f° 120 r° ds GDF. Compl.). Dér. du rad. de enjôler; suff. -eur2. Fréq. abs. littér. :34.
enjôleur, euse [ɑ̃ʒolœʀ, øz] n. et adj.ÉTYM. 1585; de enjôler.❖1 N. Personne habile à enjôler les autres. ⇒ Aguicheur, ensorceleur, séducteur, trompeur.1 (…) on m'a dit (…) que vous autres courtisans êtes des enjôleurs (…)Molière, Dom Juan, II, 2.2 Un seul de tes regards, une seule de tes paroles d'enjôleuse fait fondre le plus fort de ses vouloirs.Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I, p. 257.2 Adj. (Av. 1870). Charmeur, séduisant. || Un sourire enjôleur. — Il est enjôleur avec les femmes. || Elle est coquette et enjôleuse.3 Oh ! pourtant, la belle soirée enjôleuse qui se prépare, quel ravissement d'être étendu dans ce caïque, sur cette eau qui s'apaise et s'endort.Loti, Suprêmes visions d'Orient, p. 50.4 Que vous êtes enjôleur, mon pauvre archange; c'est une honte, vous ne pouvez pas vous empêcher de séduire les gens.Sartre, l'Âge de raison, p. 160.
Encyclopédie Universelle. 2012.